Mon humeur en Novembre
J’avais envie de vous parler d’une drôle d’espèce d’arbres, appartenant tous les deux à la famille Rosacées, les Cognassiers : Le Cognassier commun et celui du Japon.
Il ne faut pas le confondre avec celui du Japon, ou cognassier à fleurs (CHAENOMELES), aux magnifiques fleurs blanches, roses ou rouges en hiver, mais dont les fruits sont seulement comestibles une fois cuits.
LE COGNASSIER
C’est l’unique représentant de son genre (CYDONIA), il se récolte de septembre à novembre. Ses fleurs odorantes se transforment en délicieux fruits comestibles de couleur dorée : les coings, surnommés aussi « pommes d’or« . En mai, le cognassier produit des fleurs à 5 pétales très odorantes et de couleur blanc rosé. Elles se transforment ensuite en fruits charnus en forme de poires (piriformes) : les coings.
Les coings sont comestibles. Souvent trop acides et astringents pour être consommés crus, ils sont utilisés cuits pour de nombreuses recettes. Leur goût aromatique les prédestine aux préparations sucrées : on en fait des gelées, des confitures, des pâtes de fruits et des gâteaux (Voir mon Livre de Cuisine Tome 2). Par ailleurs le mot marmelade vient du nom portugais Marmelo (Coing).
Par ailleurs, le bois du cognassier, odorant et veiné de blond, est recherché par les ébénistes pour la marqueterie et par les luthiers pour fabriquer des instruments de musique.
Les cognassiers étaient déjà cultivés dans la Grèce antique. L’histoire raconte que les Grecs offraient un coing en cadeau lors des mariages et que la mariée, avant d’entrer dans la chambre nuptiale, en croquait un morceau pour parfumer sa bouche. La variété la plus appréciée venait de la région de La Canée, appelée « Kydonia« ou « Cydon« , d’où le nom scientifique attribué au genre Cydonia.
Les Romains consommaient également les coings, notamment en ragoût avec du miel, comme l’atteste le livre de cuisine d’Apicius, un riche Romain gastronome qui a compilé les recettes de l’époque.
Les coings apparaissent également dans la mythologie grecque, notamment dans les Travaux d’Héraklion, appelés aussi « Travaux d’Hercule » plus tard par les Romains. Ce sont les fabuleuses « pommes d’or » poussant dans le jardin des Hespérides –ces nymphes peuplaient un verger fabuleux sur les pentes du mont Atlas – qu’Héraclès doit ramener pour réussir sa onzième épreuve.
Ne pas utiliser en cas de digestion lente. Ne doit pas être consommé avec des fruits ou aliments acide. Ne pas toucher aux feuilles, elles contiennent un poison violent.
Les coings sont en outre excellents pour la santé, riches en vitamines et en fibres. Ils possèdent des propriétés adoucissantes, anti-diarrhéiques, digestives et toniques.A l’époque d’Hippocrate il servait d’astringent. Disocoride utilisait l’huile de coing pour soigner les blessures et les plaies infectées.
Particulièrement adapté à l’organisme de l’enfant il soulage efficacement les diarrhées. En gargarisme ou en bain de bouche son jus soigne les aphtes, gingivites et maux de gorge. Ses graines qui contiennent du mucilage sont excellentes contre les bronchites et comme laxatif (Ne jamais les consommer sans avis médical).
LE COGNASSIER DU JAPON ou A FLEURS
Il compte 4 espèces originaire du Japon ou de la Chine. Toutes portent le même nom malgré leurs origines différentes.
Les grandes fleurs simples ou doubles, aux teintes variant du blanc au rouge sang s’échelonnent de février à avril jusqu’à la pousse du feuillage. Récolte de septembre à novembre. Les fruits aromatiques sont de couleur jaune vert parfois lavé de pourpre. De saveur un peu aigre et amère, ils sont cependant très parfumés et comestibles une fois cuits en gelée, mélangés à des poires ou des pommes ou pour constituer des liqueurs. Ils entrent aussi dans la préparation de remèdes chinois depuis plus de 1500 ans ayant pour réputation de relaxer les tendons, les muscles et méridiens et de soulager les indigestions et les diarrhées. Les fruits sont très astringents. Ils peuvent se récolter et être mis dans un panier pour simplement parfumer la pièce. « L’essence de cananga« était autrefois extraite du fruit et utilisée dans la parfumerie pour sa ressemblance avec l’essence d’ylang-ylang (Cananga odorata).
Le terme Chaenomeles vient du grec khaino qui signifie « fendre« et de mêlon, le « fruit« . John Lindley pensait que le fruit se fendait en 5 parties à maturité d’après la description faite par Carl Peter Thumberg mais ce phénomène est assez rare.