UN PETIT PLUS……

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Un petit mot sur le Gui



Viscum album: une plante parasite célèbre en cette fin d’année. En langue celte, son nom signifie “ guérit tout” .

Nous avons donc là un parasite, ou plus exactement un hémiparasite (il ne parasite pas son hôte dans tous ses besoins vitaux), car il produit sa chlorophylle et ses propres sucres, la plante peut alors se développer grâce à son suçoir qui traverse l’écorce et atteint la sève dont le gui se nourrit. Ses fruits sont ronds, blancs et visqueux, d’où son nom latin Viscum album.



Voici quelques légendes

1. Les Gaulois : nous sommes la sixième nuit du solstice d’hiver, la première de l’année celtique, la  nuit mère. Un druide vêtu de blanc s’enfonce dans la forêt pour y cueillir le gui sacré du chêne avec une serpe d’or. Il le reçoit dans un drap de lin d’une blancheur immaculée (car il ne doit pas toucher le sol afin de conserver ses pouvoirs) tout en prophétisant O Ghel an Heu ( Que le blé germe). Quelque peu déformée, cette expression aujourd’hui désuète s’était déjà transformée au Moyen Âge en (Au gui l’an neuf). Les Gaulois attribuaient donc à cette plante, outre ses vertus médicinales, des pouvoirs magiques. Le gui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, neutralisait les poisons et assurait la fécondité des troupeaux.

2. En Scandinavie : cette fois. Le démon Loki, par jalousie, tue le dieu soleil Baldut (ou Balder) lui décochant une flèche empoisonnée avec du gui. Preyla, déesse de l’amour, implore les dieux de redonner vie à Baldut, promettant alors d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Évidemment, Baldut ressuscite. De cette légende est issue la coutume du baiser sous le gui, dès lors symbole de l’amour et du pardon.

C’est d’autres histoires que j’avais envie de vous compter :

Le Père Janvier sait que ce rameau est un Élixir de Vie malgré sa boule bourrue et son air de drôle de nid, il sait qu’il ouvre la porte à l’an nouveau. Il se nomme L’herbe du druide en Alsace et Druidh-lus chez les anciens Gaëls, il est aussi le Rameau des Baisers. Il n’a pas besoin de racine ni de sol pour croître, car les Dieux anciens l’ont semés sur les branches, au cœur de l’hiver lui fleurit et il se cueille, on dit que ses perles nacrées contenues dans ses baies contiennent l’essence de lune.

On raconte que jadis, il était un grand arbre toujours vert et robuste, qu’il était l’incarnation de la force. Lorsqu’il fallut trouver du bois solide pour la croix de Jésus, ses bourreaux ne trouvèrent rien de mieux que ce pauvre arbre, les anges alors crachèrent dessus et le maudirent, le condamnant à n’être qu’un buisson se raccrochant aux autres pour survivre…

Lorsqu’il parasitait l’Arbre Roi (Le Chêne), il devenait au regard des druides, un enchantement pour l’immortalité. On le coupait avec une serpe d’or sous le cri au gui l’an neuf, il était recueilli dans des draps blancs immaculés, on le plongeait dans des eau lustrales, on brûlait ses rameaux pour les dieux, ces fumigations transportaient l’esprit vers les royaumes célestes. C’est à cause de cela que l’Église a décidé que cette plante était maudite et nocive.

En herboristerie, le gui était prescrit pour soigner l’épilepsie, les désordres nerveux et la digestion. Au XIXème siècle, il entrait dans la composition de remèdes contre la coqueluche. La viscine, substance contenue dans le fruit blanc du gui, servait autrefois à faire de la glu. Plus récemment, utilisée à faible dose, elle s’avère bénéfique contre l’hypertension et les maladies cardiaques. En revanche, utilisée à forte dose, elle peut causer des convulsions, ralentir dangereusement le rythme cardiaque, augmenter la pression artérielle et même provoquer un avortement.

Ne pas utiliser ses baies qui sont toxiques. Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.

Actuellement, on utilise ses propriétés antispasmodiques dans les crampes et l’épilepsie (autrefois, à cela on rajoutait l’hystérie). Il soigne les migraines dues au stress, l’artériosclérose et certains problèmes génitaux féminins.

 

Au même titre que l’Aubépine il est utilisé en Magie blanche pour protéger de la foudre et chasser les sortilèges. Pendu au dessus d’un berceau, son bouquet empêche les fées de dérober le nouveau né et de le remplacer.