UN PETIT PLUS……

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Un petit mot sur la Bourse-à-Pasteur et les Cardamines



La famille des Brassicacées ou Crucifères se distingue entre autres par ses fruits particuliers, des capsules qui s’ouvrent à maturité selon deux valves qui dégagent alors une fausse cloison centrale (le Replum) portant les graines. Deux grands types existent au sein de la famille avec des intermédiaires: les siliques bien plus longues que larges (Alliaire par exemple) versus les silicules plus larges ou aussi larges que longues (Bourse-à-pasteur).

Il existe un genre au sein de cette tribu, ce sont les Cardamines (Cardamine en latin qui inclut les ex-dentaires). Il se différencie par le mode de dispersion de ses graines : leurs fruits, des siliques, s’ouvrent brutalement de manière explosive en projetant à une certaine distance leurs graines à cette occasion. Il y 18 espèces en France.



LA BOURSE-A-PASTEUR

Sa plantation est de février à octobre. Sa floraison est annuelle et elle se récolte de janvier à novembre.

C’est une espèce Rudérale (Ce sont des plantes qui se développent à proximité ou sur des décombres, dans les friches, sur les talus de gravats) comme l’ortie et la moutarde, dont elles est assez proche (font partie de la même famille et se ressemble un peu). Elle attire facilement les insectes. D’ailleurs, lorsque la graine est placée dans l’eau, ce sont les moustiques qui sont aimantés. C’est une bonne plante de lutte contre certains insectes car la graine libère également une substance toxique pour les larves. Comme un certain nombre d’autres plantes dans la famille des Brassicacées, ses graines contiennent une substance appelée mucilage. Le fait que ce dernier devienne collant lorsqu’il est mouillé a conduit certains botanistes à penser qu’elle piège des insectes, lesquels fournissent ensuite des nutriments au semis, ce qui en ferait une plante proto-carnivore. Les oiseaux sont très friands des graines de la bourse-à-pasteur (c’est souvent pour les insectes collés, c’est leurs bonbons …).

On dit qu’à la ceinture des bergers d’autrefois, pendait une bourse, vaguement triangulaire, qui était toujours plate, because les bergers étaient très pauvres, c’est bien connu. C’est à cause de la ressemblance des fruits de la plante à cette fameuse bourse qu’on lui a donné le nom de bourse-à-pasteur, plus rarement bourse à berger, ou encore mollette de berger. La première description a été réalisée par Linné en 1753 sous le genre : Thlaspi bursa-pastoris, mais a été classée dans le genre Capsella en 1792 par un botaniste allemand.

Évitez son emploi en cas de traitement de l’hypertension artérielle. Évitez-la aussi avec des troubles de la glande thyroïde ou les maladies cardiaques. Bien sûr, évitez la bourse-à-pasteur pendant une grossesse

L’action hémostatique de la plante ne s’est jamais démentie, de l’Antiquité à nos jours. Elle est prescrite sous forme de tisane concentrée ou de vin médicinal. Au Moyen-Âge, l’école de Salernes en Italie du Sud lui attache même un curieux cérémonial : il faut cueillir la bourse-à-pasteur au mois de juin, à la lune descendante car elle a des vertus cachées et secrètes. Pour arrêter les saignements de nez, il faut que le patient en tienne dans la main droite deux branches l’une sur l’autre. Une autre utilisation stipule que la plante doit être tenue dans la main opposée à la narine qui saigne. Au début du XXème siècle, et dans le même but, des Suisses spécialistes de la flore alpine conseillent d’entourer le cou et la nuque d’une touffe de bourse-à-pasteur fraîche. Pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les remèdes courant contre l’hémorragie tel que l’Ergot de Seigle (eh oui ce n’est pas qu’un champignon provoquant des hallucinations et l’ancêtre du LSD) étaient introuvables, la bourse-à-pasteur servait d’ersatz.

En tout cas, elle est depuis si longtemps utilisée et recommandée pour arrêter les hémorragies utérines. Elle est moins toxique que l’Ergot et surtout notre organisme la supporte mieux. Elle est utilisée pour stopper tout écoulement sanguin (du saignement de nez jusqu’à la présence de sang dans les urines). Astringente, elle désinfecte les voies urinaires en cas de cystite et est utilisée pour soigner la diarrhée. En Chine, elle soigne la dysenterie et les affections oculaires.

Elle est déconseillée pendant la grossesse car elle est abortive.

Pour la cuisine j’ai mis de délicieuses recettes dans mon livre de Cuisine Tome 2 et 3.

Vous trouverez ses usages médicinaux dans mon livre de Soins.



LA CARDAMINE DES PRÉS OU CRESSONNETTE

Sa floraison est d’avril à juin et sa récolte commencée en mars se termine en mai.

Elle avoisine une hauteur de 20 à 30-40 cm. Sa tige est dressée, arrondie, d’abord ferme et remplie puis creuse. Elle est glabre ou parfois légèrement velue à la base. Le limbe est divisé en 5 à 13 folioles arrondies, leur nombre diminuant au fur et à mesure que l’on monte sur la tige, qui mesure 5 mm de diamètre environ. Les hampes portent, d’avril à juin, des fleurs rassemblées en grappe, qui apparaissent sur une tige de 10 à 30 cm de long. Chaque fleur mesure de 1 à 2 cm de diamètre, et est composée de quatre pétales rose pâle, tirant sur le lavande, et parfois, mais rarement, blanchâtres. Les fleurs, lorsqu’elles sont blanches, rappellent celles de la giroflée. Les six étamines sont jaunes. Les fruits secs, des siliques, sont nettement plus longs que larges, formés de deux parties (valves).

La récolte des feuilles pour une utilisation culinaire se fait durant une grande partie de l’année, mais ce sont les jeunes feuilles qui ont le plus de saveur. Le reste de la plante peut servir de fourrage.

Dans le folklore, la cardamine des prés est une plante sacrée pour les fées ; on dit qu’elle provoque la malchance si elle est introduite à l’intérieur. Pour cette même raison malchanceuse, la cardamine n’est pas utilisée dans des guirlandes de fleurs lors d’événements fêtant les fleurs.

Le botaniste John Gerard écrit en 1597 que Cardamine pratensis apparaît quand le coucou se met à chanter sa note agréable sans bégayer. Mais même en son temps, les jardiniers britanniques, par superstition, ont évité la culture de cette espèce, dont seulement sept plants ont été introduits en 1739 en Angleterre.

Les jeunes pousses sont riches en Vitamine C. Elle est tonique, diurétique, stimulante et expectorante. Elle renferme du souffre, de l’iode et du fer.

Toute la plante a une saveur piquante voisine du cresson. Les jeunes feuilles, pousses et bourgeons sont appréciés en salade. Les fleurs au goût piquant s’approchant de la moutarde sont très bonnes en salade. Les feuilles peuvent relever un pesto ou faire une excellente sauce.



LA CARDAMINE HÉRISSÉE ou HIRSUTE

Sa floraison est de mars à juin. Récolte des feuilles et des sommités fleuries au printemps.

Son léger goût piquant de cresson est agréable pour relever des salades ou dans des plats.

La plante fraîche est tonique, stomachique, expectorante et antiscorbutique, expectorant, facilite la digestion, action sur le foie. Elle désinfecte, facilite la cicatrisation et soulage les piqûres d’insectes. Action calmante sur l’arthrite, les crises de goutte, les lumbagos, sciatiques et rhumatismes. Riche en vitamines A et C.